Avec le temps, plus j'écoute "An einem Morgen im April", plus je me sens pris dans cet espèce de coton, ce rythme doux, nostalgique, lancinant, ce souvenir, porté longtemps, de la vie et de sa beauté, de la perte insupportable, et cette question, entêtante, répétée plusieurs fois : "Warum kann ich nicht weinen ?" (Pourquoi ne puis-je pas pleurer ?). Mélange de surprise, de détresse, de culpabilité... Il y a un mot allemand que j'aime beaucoup et dont la traduction en français : tact, me semble bien pauvre. Ce mot est Fingerspitzengefühl (sensation du bout des doigts). Pour moi, ce mot convient parfaitement à l'interprétation, à fleur de peau, qu'AnNa fait de ce morceau.