Rosenstolz : les racines

Peu de temps après la sortie de "Die Suche geht weiter", le journal allemand "Bild Zeitung" publiait, sur Internet (http://www.bild.de/BILD/unterhaltung/musik/2008/10/05/rosenstolz/popduo-spricht-ueber-wurzeln-und-leben-in-ddr.html),
un article sur Rosenstolz. Assez curieusement, l'article ne devait pas parler de l'album, mais s'attardait sur le passé plus lointain des membres du groupe, un passé d'avant la chute du Mur.
Vous trouverez d'ailleurs, sur la page que je viens de mentionner, 2 photographies : l'une représente Anna, en petite princesse, à 6 ans, à Berlin-Est ; sur l'autre, on voit Peter, âgé de 3 ans, dans sa maison de Goslar, en Allemagne de l'Ouest.
Dans l'article, Peter et AnNa se racontent.
Peter a rencontré son compagnon actuel, Ulf, originaire de l'ancienne Allemagne de l'Est, à une fête d'étudiants organisée à Braunschweig, en février 1990. Ulf, qui fut "sauvé" du service militaire par la chute du mur, avait dû subir des brimades de ses camarades soldats, du fait de son homosexualité. De son compagnon, Peter a appris dans quel état permanent de peur vivaient les homosexuels dans l'ancienne Allemagne de l'Est. Assez étrangement, lorsqu'ils étaient "démasqués", ils trouvaient refuge dans les églises pour échapper à la police...
Puis AnNa et Peter se souviennent avec nostalgie des boulangeries et des traditionnels petits pains de l'Est (Ostbrötchen) dont ils n'ont jamais retrouvé la saveur inimitable... Ceux qu'ils trouvent aujourd'hui ont pour eux un goût de carton...
AnNA et Peter s'expriment ensuite sur l'importance de l'amour et sur le choix, pour tous deux, de ne pas avoir d'enfants. Déjà parfaitement heureux avec Ulf, Peter n'éprouve pas ce besoin. De son côté, AnNa est consciente que les déplacements permanents du groupe empêcheraient un enfant de trouver d'une stabilité affective satisfaisante. Interrogés sur leurs musiques préférées d'adolescents, les "Rosen" (comme les appellent affectueusement leurs fans) évoquent chacun leurs "références". Peter cite quelques groupes d'Allemagne de l'Est dont il a apprécié la musique : les Puhdys, City, Karat. AnNa évoque Édith Piaf, Leonard Cohen, Shakin' Stevens et Kool & The Gang. Elle mentionne aussi 2 groupes d'Allemagne de l'Est : Silly et Pankow. Elle raconte également que le groupe de hard-rock britannique Whitesnake était particulièrement apprécié des jeunes allemands de l'Est avant la chute du mur. AnNa n'aimait pas les Humphries parce que leur musique était largement employée par la FDJ. AnNa ajoute, par ailleurs, que la FDJ n'a pas eu que du mauvais. Selon elle, cette organisation de masse pour les jeunes, encadrée par le Parti communiste, a, en effet, permis à de nombreux jeunes allemands de l'Est de se sortir de leur solitude, de se former et, ainsi, d'avoir des perspectives d'avenir.

Bien résumé, merci Joël ! J'avais lu cet article il y a quelques semaines et l'avais trouvé passionnant, d'autant plus qu'il sort des sentiers battus et des interviews convenues en période de promotion.