Album plutôt méconnu et relativement peu apprécié, "Mittwoch is' er fällig" contient pourtant LE morceau qu'il serait impensable de ne pas voir figurer sur la setlist d'un concert de Rosenstolz, j'ai nommé : "Lachen", dont les "lalalalalala" se poursuivent dans le public plusieurs dizaines de minutes après la fin du concert, jusque dans le métro (j'ai vécu ça à Berlin l'été dernier, c'était hallucinant).
D'emblée, le son est surprenant : "électro-pop" aux synthétiseurs un peu
cheap, boîte à rythme et cuivres synthétiques ouvrent le bal avec "Frauen schlafen nie" (Les femmes ne dorment jamais) pour un morceau typique du "Frauenpower" qui caractérise le duo à ses débuts.
Il est vrai qu'aux premières écoutes de l'album, on peut être dérouté par ce son un peu "creux" qui témoigne de la rapidité (la précipitation) avec laquelle ce disque a été enregistré. Mais si l'on s'en tient aux mélodies, aux arrangements et aux textes, on tient là une fois de plus un petit bijou de légèreté et de pop acidulée.
La ballade "Sanfter verführer" se détache nettement du lot et s'inscrit dans ce que l'on peut désormais appeler la tradition de la ballade "rosenstolzienne" par excellence, qui deviendra presque la marque de fabrique du duo : pathos, sentiments exacerbés portés par une mélodie imparable et une voix imposante.
Au niveau des sonorités, les cuivres font donc leur apparition et on distingue même un son d'accordéon sur le mélancolique et très "chanson française" "Samstags".
AnNa et Peter rendent également hommage à la grande Hildegard Knef en reprenant son très drôle "Ich zieh mich an (und langsam aus)" sur les chapeaux de roues, avec une bonne humeur communicative distillée sur la majorité de l'album.
Il est à noter que les deux chansons "Mittwoch is' er fällig" et "Lachen", les deux singles extraits de l'album, ont été les deux premières à faire l'objet d'un clip vidéo. Le résultat est... surprenant.
Personnellement, j'adore ces vielles vidéo décalées, mal filmées et complètement ridicules.
Voilà donc dans l'ensemble un album plutôt léger et qui aurait mérité une meilleure production pour lui donner un peu plus d'ampleur (ce qui arrivera sur l'album suivant). Personnellement, c'est un de mes "chouchous", comme beaucoup d'albums mal-aimés.